12 nov. 2013

Le Citron métabolique / Laurent Albarracin




titre : Le Citron métabolique
auteur : Laurent Albarracin 

Dessins de Karine Marco 

74 pages / 10,5 x 15 cm / intérieur papier bouffant / dos carré collé
isbn 978-2-912528-18-6 / éditions le grand os / collection Lgo 

parution : 15 novembre 2013

9 (+ 1,50 € frais de port)
 


extrait : 

citron
de contrition
joyeuse 


citron percé
obliquement
de son sens
obvie 


citron coupé
de telle façon
que sa face
fasse
pile 


que ses moitiés
tombées fassent
moteur 


que son tranché
le renverse 


que sa vision
le traverse 


ici
l’épi
de l’épée
qui l’épie 


ici
la fleur
du vase
de la fleur 


main
passée
dans la fleur
lors du bouquet
de l’offrande 


citron
par agglutination
du là autour
de l’ici


Le Citron métabolique est un poème qui interroge, comme dans la plupart des textes de Laurent Albarracin, la présence de l’objet. Il s’agit pourtant moins d’en cerner les contours dans une perspective pongienne, ou d’en avoir une approche phénoménologique, que de construire le lieu idéal et comme utopique de son apparition. Un certain esprit baroque et quelque chose qui serait du côté d’un fantastique métaphysique semblent animer cette écriture. À la fois ample et resserré (pressé comme un citron) le poème joue et se joue en effet sans cesse du caractère abstrait (au sens d’extrait) et en même temps très concret de la chose qui est ici le sujet du poème. À la fois édénique et localisée, défaite et recentrée (ou refaite et décentrée) par les images que ce citron suscite, la chose en question est soumise à rude épreuve et ce que les philosophes nomment son ipséité, ou plus simplement son caractère irréductible, semble voler en éclats qui sont autant de flèches qui le désignent et le percent de nouveau. Au terme de la lecture on a l’étrange sentiment que le « citron » s’est transformé, mais qu’il s’est transformé en lui-même. 


Revue de presse :

Attention, le citron n’est pas le support du poème (comme chez Francis Ponge), mais bien sa matière. Il est transformé plutôt que révélé. Toutefois, cette transformation s’inscrit dans un cycle : il donne la matière pour créer le texte, et le texte retourne au citron. 
Périne Pichon, Libr-Critique, 4 avril 2014. Article complet

Ici, maintenant, un citron se démène, se tortille, se trémousse. Le désir de l’auteur de réduire les choses à ce qu’elles sont se trouve aux prises avec l’exubérance incontrôlée des choses. Avec leurs accointances au monde.
Anne-Marie Beeckman, "Un Citron pressé de dire", in L'Impromptu n°12 (janvier 2014). Article complet

On ne sort pas du mot, pas de la chose non plus, au contraire. On n’en sort pas —définition de l’immanence ?— mais par mille détours, mille voyages. Citron métabolique, comme métamorphoses d’Alice. Loin de la dichotomie pongienne parti-pris des choses (muettes) / compte tenu des mots (la langue, la mère-patrie presse-tige du père-patriote), Albarracin tente l’aventure d’une entrée dans la chose par l’incision, par l’incidence du mot.
François Huglo, Sitaudis.fr, 24 janvier 2014. Lire l'article 

On se laisse porter par les répétitions qui tournent la tête et retournent la langue comme un gant jusqu'à nous faire habilement entrevoir et saisir un instant ce qui luit furtivement dans le noir. L'"ici" est le pépin qui innerve tout le texte. 
Note de lecture, in revue Contre-allées, n°33/34 (automne-hiver 2013) 

Écrit tout entier sur la tonalité de la possibilité rêvée, Le Citron métabolique exalte l'être-ici dans toute sa légèreté. Élégante et joyeuse façon d'en finir avec la pesanteur de l'être-là existentiel.
Joël Gayraud


Laurent Albarracin (1970) commence à publier ses poèmes vers la fin du siècle dernier, dans de petites structures éditoriales : ces premiers textes seront pour l’essentiel réunis dans Le Verre de l’eau (Le Corridor bleu, 2008). Parallèlement, il participe à l’aventure du Jardin ouvrier, la revue d’Ivar Ch’vavar (1995-2003). Il a publié plus récemment Le Secret secret (Flammarion, 2012), Résolutions (L’Oie de Cravan, 2012) ou encore Le Ruisseau, l'éclair (Rougerie, 2013). Il est également l’auteur de deux études sur Louis-François Delisse (2009) et Pierre Peuchmaurd (2011) aux éditions des Vanneaux. Il a obtenu le prix Georges-Perros en 2012. Il anime les éditions Le Cadran ligné et tient une chronique de poésie sur le site de Pierre Campion

De Laurent Albarracin, Le grand os a également publié, dans le numéro 5 de la revue LGO une série de poèmes inédits, intitulée Res Rerum


8 nov. 2013

Salon Vivons Livres ! 2013 / Toulouse



le grand os sera à Vivons livres ! salon du livre Midi-Pyrénées (espace éditeurs)
au Centre de congrès Pierre Baudis à Toulouse

samedi 23 novembre de 10 h à 20 h 
dimanche 24 novembre de 10 h à 19 h 
nous présenterons à cette occasion les livres récemment parus dans la collection Lgo : Le Citron métabolique de Laurent Albarracin (dessins de Karine Marco) et Tchoôl ! de Christophe Macquet, ainsi que les derniers livres d'artistes de Valeria Pasina
on pourra également rencontrer sur le stand l'éditeur et peintre Jean-Pierre Paraggio, cheville ouvrière de la Collection de l'umbo 

1 nov. 2013

Le Citron métabolique / premier zeste


dessin : Karine Marco

Premières strophes du Citron métabolique de Laurent Albarracin, en attendant la parution, imminente, du livre dans la collection Lgo. 

il y aurait un ici
qui serait
un peut-être
arrivé

ce serait un ici
de là
en là

pas du tout un pourquoi

plutôt un
plutôt

ce serait un ici
avec des incidences
ici

avec des pépins
comme des ballons

un ici
dans son jus

citron
par hasard
et dénomination

en tout cas
un toujours
de circonstance

ce ne serait pas 
l'ici de tout

juste l'ici
d'ici

celui
de nul autre ailleurs

citron quand bien même
nuage se fasse 

(...)

Laurent Albarracin