21 sept. 2017

Génial et génital / Soth Polin



 
titre : Génial et génital
auteur : Soth Polin

recueil de nouvelles traduit du khmer et présenté
par Christophe Macquet 

112 pages / 13 x 18 cm / dos carré collé
couverture à rabats (fresque anonyme cambodgienne - conception graphique : t2bis
isbn : 978-2-912528-23-0 / éditions le grand os / collection Poc ! 

titre original : 'Aoy Bââng Thveu 'Ey... Bââng Thveu Daè (Phnom Penh : éd. Nokor Thom, 1969)

parution : 21 septembre 2017 

12 € (+ 1,50 € de frais de port) 

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« Sous peu, Génial et Génital sera un feu d’artifice… En 1969, il ne se vendait pas… 2.000 exemplaires qui s’entassaient à qui mieux-mieux dans les vitrines des libraires… Mais, maintenant, c’est "UNE ROUE QUI ROULE SUR ELLE-MÊME" (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)… »
Soth Polin


Présentation

Trente-sept ans après la parution de L'Anarchiste (éd. La Table ronde), un nouveau livre, inédit en français, du Cambodgien Soth Polin !

«La gueule fendue jusqu’aux oreilles ! GÉNIAL ! Un bon coup de burin dans la tête ! GÉNIAL ! Croître, vieillir et mourir ! GÉNIAL ! Tout ça parce que ma femme est une pondeuse de concours ! Sniff ! Sniff ! Quel parfum atroce et divin ! Atrocement GÉNIAL ! Divinement GÉNITAL !» 

À chaque nouvelle humiliation, à chaque nouveau coup porté à leur dignité, les personnages des quatre nouvelles de ce recueil en redemandent. Communiquer, disent-ils, Ordonne-moi d’exister, La mutation des êtres, C’est comme tu veux, Na, le ton est donné : les narrateurs, doubles de l’auteur, sont des faibles, moins soumis à la tyrannie de leur « petite-sœur » qu’à la spirale de leur désir masochiste. Un enfer (bouddhique) des passions où la jubilation et le rire, un rire sauvage, omniprésent, un rire nietzschéen, sauvent l’auteur et son œuvre du cynisme et de la noirceur. 

Pour beaucoup, le Cambodgien Soth Polin est l’écrivain d’un seul livre, L’Anarchiste, livre culte écrit en 1979, quelques mois après la chute du régime de Pol Pot. Il existe pourtant d’autres pépites, inédites en français, comme ce Génial et génital, publié dix ans plus tôt, où, avec une hargne et une lucidité extrêmes, l’auteur ruminait déjà ce désespoir proprement «polinien», désespoir à la fois personnel (je suis un minable), historique (la décadence, depuis Angkor) et métaphysique (il est humiliant d’être humain).


 

L'auteur

Soth Polin en 1980
Soth Polin est né en 1943 au Cambodge. Son premier roman, Une vie absurde (Tchiivit ‘Et Ney, 1965), fortement influencé par Nietzsche, Freud et Sartre, mais aussi par la philosophie bouddhiste, sera un énorme succès. Suivront de nombreux romans et recueils de nouvelles, dont les grinçants et crépusculaires Tu es l’amour de ma vie (‘Oôn Tchie Mtchah Snaè, 1966), Un homme s’ennuie (Bo’râh ‘Apsok, 1967) et La mort dans l’âme (Morena’ Knong Duong Tchèt, 1973). Proche des milieux nationalistes, anti-Sihanouk et anticommuniste, il fonde à la fin des années 60 le quotidien Nokor Thom. Il soutient la politique de Lon Nol avant de prendre ses distances et de se réfugier en France en 1974. Il travaille à Paris comme chauffeur de taxi et publie L’Anarchiste (La Table ronde, 1980, réédité en poche en 2011), son seul roman écrit en français. Il quitte la France, presque dans la foulée, et part s’établir sur la côte ouest des États-Unis, où il vit toujours aujourd’hui. 


Un court extrait de l'ouvrage à lire sur La Part du mythe, le blog de l'écrivain G. Mar en cliquant sur ce lien.

Vidéo : "Ordonne-moi d'exister", une nouvelle du recueil lue par la comédienne Nathalie Vinot (Cave Poésie Toulouse, 16/09/2017, 21').


Revue de presse
 

« Il était temps que nous parviennent ces nouvelles écrites à la fin des années 60 ; nouvelles qui ne seraient que la pointe d'un fascinant iceberg. Mais Soth Polin, dans la nature même de son œuvre, semble de ces auteurs forcément en marge de l'idée même de carrière littéraire, de ceux dont les brillants manuscrits ont trop tendance à s'égarer. Quoi qu'il en soit, cette petie centaine de pages est plus que bonne à prendre. » 
Guillaume Contré, in Le Matricule des anges n° 188, nov.-déc. 2017. 



« Christophe Macquet nous donne accès en langue française à ces quatre courtes nouvelles écrites en 1969 et que sa modestie dût en souffrir, la qualité de sa traduction nous procure le plaisir de retrouver tout ce que l'on apprécie chez Soth Polin : sa misanthropie, sa misogynie, ses obsessions sexuelles, son sens de la dérision, de l'autodérision et son humour, car l'on sourit souvent et rit parfois des mésaventures des personnages et de leur psychologie à la limite du grotesque. » 
Olivier Jeandel, in Gavroche n°277, nov. 2017. Lire tout l'article

«
[Le traducteur] nous offre la possibilité de sentir (...) ce que c’est que parler fruit-fleur, ce que c’est aussi que sentir, sous la langue parlée, tout le pulsionnel libidinal où s’enchevêtre le yin-yang érotico-thanatologique comme pour nous introduire à l’indistinction originelle du plaisir et de la souffrance. Ainsi soit-il des plaisirs liés aux usages de l’ironie qui traverse comme un câble électrique l’ensemble des nouvelles de Soth Polin réunies sous le titre évocateur de Génial et Génital – l’extase, l’émerveillement, ce qui nous pousse à crier au génie nous venant sans nul doute des couilles, qu’on en ait ou pas puisque sperme et cyprine, si nous avons bien compris, sont désignés en khmer par un seul et même mot : eau du désir. »
G. Mar, in La part du mythe, 14 nov. 2017. Lire tout l'article  
Sur le même blog, un autre texte inspiré de G. Mar, consacré à la nouvelle "Communiquer, disent-ils", daté du 17 nov 2017 : à lire ici ! 

« ...quatre nouvelles écrites pied au plancher, à l’américaine, art de la vitesse et des dialogues directs, volonté de rétablir une unité perdue, corps et esprit éclatés, vérité des pulsions, de la dépense bataillienne, comédie sociale, impossibilité d’être ensemble en dehors des conventions de la communication, ne pas toujours bien écrire, provoquer, délirer, branler la langue... » 
Fabien Ribery, in L'Intervalle, 17 oct. 2017. Lire tout l'article  

« Le génie de Soth Polin réside en grande partie dans cette façon qu’il a de jouer du contraste mais sans y aller du classique "choc des contraires" ou de la production gratuite de "l’absurde". Esclaves d’une lubie ou d’un amour, ses protagonistes se livrent certes entièrement à leur assuétude. Mais si celle-ci les gouverne, et si leur lecture nous rappelle les nôtres, elle parait leur donner aussi un accès plus complet au monde dans lequel ils vivent. Comme si, in fine, l’humiliation érigée en mode de vie était précisément le mode de vie le mieux adapté au monde qui nous entoure. » 
Librairie Ptyx, 25 septembre 2017. Lire tout l'article 

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